Tu n’es pas une mauvaise mère.

Tu n’es pas une mauvaise mère. Tu n’es pas un mauvais père.
Quand tu ne tombes pas immédiatement amoureuse de ton bébé, car il a une tête bizarre, déformée par l’accouchement, violette et congestionnée, tu n’es pas une mauvaise mère.
Quand tu hurles dans ton oreiller, hurles de fatigue, de colère, de rage, tu n’es pas un mauvais père.
Quand tu mets ton enfant de trois ans devant la télé pour avoir la paix, tu n’es pas une mauvaise mère.
Quand tu lui mets une couche la nuit alors qu’il est propre « au cas où », tu n’es pas un mauvais père.
Quand tu lui brûles le palais car tu as laissé trop longtemps le biberon au micro-ondes, tu n’es pas une mauvaise mère.
Quand tu arrives en retard à l’école car tu étais en réunion, tu n’es pas un mauvais père.
Quand le dîner de tes enfants se résume à des knackis dans le bain, tu n’es pas une mauvaise mère.
Quand tu l’emmènes en pyjama à l’école parce qu’elle a refusé de s’habiller, tu n’es pas un mauvais père.
Quand tu penses à ta vie d’avant avec nostalgie, tu n’es pas une mauvaise mère.
Quand tu as envie de tout envoyer chier, tu n’es pas un mauvais père.
Quand tu menaces de vendre les doudous, tu n’es pas une mauvaise mère.
Quand tu es soulagé que les vacances se terminent, tu n’es pas un mauvais père.

N’oublie pas : toutes ces pensées inavouables, ces maladresses, ces combines pour lui faire manger sa soupe ou prendre sa douche… c’est simplement la vie qui s’exprime, dans son abyssale complexité. Être parent, ce n’est pas conduire une Ferrari sur une autoroute en ligne droite. C’est cahoter sur des chemins tordus et escarpés, au bord d’un précipice de doutes, de peurs, de rage parfois.

Courage à tous, nous sommes dans le même bateau.