S’accrocher… toujours !

octobre 12, 2022

Au début, on a eu un peu de mal à créer du lien tous les deux. Les nuits, pendant que Marianne allaitait, je m’occupais de sa sœur qui faisait sa rentrée en maternelle et se réveillait beaucoup. Après mon congé paternité (28 jours, encore trop court !), je me rappelle que je rentrais le soir et que la maison était sens dessus dessous car Marianne s’était occupée des deux petits, et je n’arrivais pas à trouver du temps de qualité, seul, avec lui. Je m’énervais, et je m’en voulais de m’énerver, je voyais le temps filer et moi qui dérivais à côté, avec mon costume détrempé de cadre qui courait entre le RER et la maison, les mains tendues vers une chose qui m’échappait en permanence. Et puis, une nuit, une nuit d’hiver terrible où il hurlait à réveiller tout le voisinage, je l’ai emmené se promener, on a marché de 2 à 6 heures du matin, juste tous les deux, et, même si c’était dur, c’était beau, car je me sentais utile, et sous les étoiles qui crépitaient on se regardait avec beaucoup d’amour. Aujourd’hui, c’est moi qui l’emmène et vais le chercher presque tous les jours à la crèche, je le hisse sur mes épaules et on rit, on chante, on danse, et nous devenons plus complices jour après jour. Ce n’est jamais facile de devenir papa, de trouver sa place, d’autant plus quand il s’agit d’un deuxième. Mais il faut s’accrocher, s’engouffrer dans toutes les petites brèches qu’offre la vie, ne jamais laisser passer une occasion de donner le bain ou le biberon, et par la répétition de ces gestes, par un engagement constant et entêté, par la conscience très importante que notre famille a besoin de nous, alors les liens se font, toujours. Et le cœur est alors arrimé à son îlot de sens et d’amour. Toujours.

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.