Sexe faible, vraiment ?

septembre 10, 2020

Neuf mois. J’ai vu. Monter les escaliers, survivre aux nausées, passer des nuits aux urgences, avoir les jambes qui gonflent, fermer les yeux car contraction. Sexe faible, vraiment ?

J’étais en salle d’accouchement, j’ai vu. J’ai vu la force, le courage, la résilience, les dents serrées, le corps tendu et transpirant, l’odeur de bétadine, 12 heures de douleur, puis l’ultime poussée, la délivrance, l’amour. Sexe faible, vraiment ?

Puis j’ai vu les nuits blanches, les cicatrices, les seins nourrisseurs mordus d’amour, seule car papa est au boulot (congé paternité, 11 jours !), seule pour porter, bercer, rassurer, assumer, puis, le soir venu, s’écrouler. Sexe faible, vraiment ?

J’ai vu le retour au boulot (après deux mois !), j’ai vu les larmes, la machine à tirer le lait, ne pas abandonner, se battre, courir à droite et à gauche, et la nuit nourrir encore, et les points de suture, et la rééducation, et les escalier, cinq étages, avec bébé, poussette, sac-à-langer… Sexe faible, vraiment ?

Être fort, ce n’est pas déclarer la guerre.
C’est donner la vie, la porter, la nourrir.
Force généreuse et immémoriale.

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