Non, les papas n’aident pas !

Souvent, des papas me demandent comment ils peuvent « aider » à la maison.
Tout le problème est là, je crois, dans cette question qui exprime pourtant les meilleures intentions. Vouloir « aider » c’est se mettre déjà dans une certaine position – l’assistant au service de la maîtresse de maison. Un papa, un homme, ne doit pas « aider », il doit faire. Les femmes n’ont pas besoin de stagiaires à qui confier des missions, elles ont besoin d’alter ego qui font leur part. Changer les couches de bébé, vider le lave-vaisselle, prendre rendez-vous chez le pédiatre, étendre le linge… en accomplissant toutes ces tâches basiques, l’homme n’aide pas sa femme. Il ne doit pas penser : « Je suis quand même sympa. » Combien d’hommes pensent « je suis quand même sympa » dès qu’ils donnent un coup d’éponge sur la table, ou sacrifient une journée de travail pour garder les enfants malades ? Sortir du patriarcat, c’est pour les pères, les hommes, arrêter de penser : « Je suis sympa. » C’est arrêter de demander : « Comment je peux t’aider ? » C’est arrêter de jouer les stagiaires, les assistants, les héros sous prétexte qu’on en fait un peu plus que les potes.
Oui, les choses bougent, mais les chiffres restent accablants : 72% des tâches ménagères sont encore réalisées par les femmes, qui sont la moitié à modifier leur activité professionnelle après la naissance d’un enfant, contre seulement un père sur neuf. Alors il faut faire plus, animés non du sentiment « d’aider » mais de celui faire sa part, tout simplement.