Le parfum de ma fille
octobre 15, 2019
Parfum unique, indescriptible, et pourtant. Indescriptible car il émane de sa peau, de ses cheveux, il embrase mon cœur d’une façon absolument singulière. Ce n’est pas de la rose, du mimosa ou du jasmin. C’est autre chose, c’est le parfum de ma fille.
Parfois, je niche ma tête dans le creux de son cou, là où frisottent ses cheveux blonds, et je respire. Et le temps s’étire, incroyable sensation que ce temps qui s’étire, et tout s’étire en moi, se dilate, s’apaise. Le parfum vient effleurer quelque chose. Un endroit secret, auquel je n’avais auparavant pas accès. Un pays de douceur et de tendresse, de sacrifice, d’amour ultime.
Parfois aussi, lorsque je suis seul chez nous, j’attrape son doudou et je le colle contre mon nez. Si quelqu’un me voyait, il me prendrait pour un fou. Que voulez-vous, ce parfum, c’est ma drogue. Hier, j’ai respiré ses affaires avant de les mettre au sale. Je dois avoir une lointaine ascendance canine.
Lorsque je récupère ma fille chez sa nounou, c’est la première chose que je fais : je la serre contre moi et inhale son parfum. L’effet est immédiat. Quelque chose se propage dans mes veines, comme un flot de lumière pure, de soleil liquide. Et j’oublie tout, j’oublie le stress de la journée, les mails pénibles, les réunions interminables, j’oublie tout et je souris. Heureux camé.
On dit souvent que les bébés sentent bons. Je crois qu’ils sentent surtout le bonheur. Le bonheur de l’innocence qui bourgeonne, de l’éclat de rire naïf et incontrôlé, de l’amour brut, que les épreuves de la vie n’ont pas encore ciselé ou tailladé. Parfum éphémère, impossible à mettre en bouteille. Parfum de l’instant présent, à savourer sans retenue.
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Instagram: papa_plume_paris
Credit photo: L’atelier de Marcel
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