La montagne de l’éducation positive.

Oui, c’est une montagne. Faite de paysages merveilleux, de côtes qui semblent infranchissables, d’avalanches d’émotions, d’instants purs et lumineux.
Rester calme face à son enfant qui se jette et hurle au sol. L’écouter, accueillir ses émotions, l’aider à verbaliser. Ne pas céder soi-même aux cris et à la colère.

C’est la voie la plus exigeante. Elle implique de ne pas laisser un nourrisson pleurer et « se calmer tout seul ». Elle 25plique d’accepter qu’un tout-petit ne fait pas de caprices, qu’il en est biologiquement incapable. Elle implique aussi d’affronter sa propre histoire, faite peut-être de cris et de coups.

On peut lire Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen, Thomas Boyce (si vous ne connaissez pas, je vous conseille « L’orchidée et le Pissenlit », c’est magnifique), et pourtant se trouver démuni(e) face à un enfant qui hurle. Car rien ne prépare à cela. Rien ne prépare à ne pas dormir pendant des mois, à s’entendre dire « non », encore et encore, à voir sa délicieuse purée maison jetée au sol dans un éclat de rire sardonique.

Oui, c’est dur… mais quelle récompense quand on s’arrête un instant pour regarder le paysage ! Cet enfant élevé dans l’amour et la bienveillance, nourri d’attention, capable d’accueillir ses émotions, de les nommer, de ne pas les craindre. Quelle fierté de le voir gambader avec confiance dans le monde, assuré du soutien indéfectible de ses parents !

Alors, à toutes celles et ceux qui doutent, qui pleurent, qui ont peur de craquer (et qui craquent, parfois, c’est autorisé de craquer) dans les côtes escarpées de cette montagne : vous n’êtes pas seuls ! Nous sommes des milliers, comme vous, à souffrir et manquer parfois d’oxygène. Mais nos efforts ne sont pas vains : je suis profondément convaincu que participons à créer une génération d’humains plus heureux, empathiques et bien dans leur peau.