Cher 2019,
janvier 1, 2020
Voilà, c’est fini. Tu t’en es allé, par la petite porte de l’hiver, pendant que chacun célébrait la venue de 2020. Ce doit être triste de disparaître ainsi, avec le compte-à-rebours qui annonce l‘arrivée de ton remplaçant. J’imagine facilement ta nostalgie, car, il y a un an, c’est toi que le monde accueillait en grande pompe. Mais c’est la vie, iI faut savoir tirer sa révérence.
Si cela peut te consoler un peu, tu vas peut-être disparaître du calendrier, mais tu ne disparaîtras jamais de ma mémoire. On n’oublie pas sa première année en tant que papa. Mais avant de te ranger au rayon des bons souvenirs, j’aimerais te remercier une dernière fois.
J’aimerais te remercier pour tous les bonheurs simples que tu as égrainé dans mon quotidien. Les progrès de ma fille, que tu as fait ramper, puis avancer à quatre pattes, puis se mettre debout, et qui galope aujourd’hui comme une mini Usain-Bolt sur ses deux petites jambes. Son rire, qui doit faire ressusciter une fée chaque fois qu’il éclate. Nos balades, nos câlins, nos jeux, nos danses dans le salon en écoutant Edith Piaf. Nos instants à deux, lorsque je lui donne son bain le soir. A trois, avec sa maman chérie. Et puis à 6, à 8, à 10, avec nos familles et amis.
2019, tu m’as pris aussi mon grand-père. Mais ce serait injuste de t’en vouloir. Au contraire, même. Il était malade depuis longtemps, et tu as eu la délicatesse de lui faire connaître son arrière-petite-fille. Quatre générations, qui ont eu le temps de partager de précieux moments ensemble.
2019, tu m’as fait grandir et rajeunir à la fois.
Grandir dans mon rôle de papa et la conscience de mes nouvelles responsabilités ; dans ma capacité au sacrifice ; dans mes compétences de biberonneur-câlineur-changeur de couches, qui se sont perfectionnés au cours du temps.
Rajeunir, car, tous les soirs et tous les matins, tu m’as mis à genoux, au niveau de ma fille, et tu m’as fait cavaler, chanter, grimacer, rouler, me cacher, bondir, hennir, dépoussiérant avec bonheur les usages formels de mon corps.
Au revoir, donc, 2019. Tu m’as apporté beaucoup de bonheur et de peine, mais toujours dans le respect de la vie. La vie qui fait circuler les aubes et les crépuscules, les rires et les pleurs, les ombres et les jours. J’ai passé le dernier de ton existence avec ma femme, ma fille, et quelques amis autour d’un bon repas. C’était simple et pur. Tu aurais aimé. Adieu 2019.
Papa Plume
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