Une maman
janvier 19, 2020
La tienne, la mienne. Ma femme, ma sœur, mes amies. Toi, peut-être, qui me lis.
Une maman, quand vient la nuit, que les ombres galopent sur les murs, que papa est fatigué, ou n’entend rien, ou fait semblant de ne rien entendre, une maman se lève dans la nuit, cheveux tout en désordre, et réconforte, et apaise, et borde tendrement.
Une maman, devenue maman après un combat. J’ai vu le combat, j’ai vu la douleur, j’ai vu les larmes. Homme, si tu te crois le plus costaud, c’est que tu n’as pas vu. Si tu avais vu, tu saurais. Ceux qui ont vu savent. Ils oublient, parfois. Mais, au fond d’eux, ils savent.
Assise dans le métro, une maman donne le sein. Des regards s’aventurent vers ce sein, le contournent, rebroussent chemin, ne savent où se poser. Deux idiots ricanent. Un autre rougit. Tant de folies pour quelques gouttes de lait.
Quelque part, une maman court. Elle est en retard. Pour la crèche, pour le boulot, pour régler sa contravention car, l’autre jour, épuisée, n’en pouvant plus de tourner avec bébé qui hurlait derrière, elle s’est garée sur une place handicapée. Idée : créer des places pour mamans épuisées.
Au même moment, quelque part dans le monde, une maman conduit son fils à l’autel. Elle tremble de fierté. Se souvient du minuscule bébé qu’il était, et maintenant elle lui arrive à peine à l’épaule. S’accroche à lui, son fils, qu’elle a nourri de lait et d’amour. Se demande où ont filé les années.
Maman, cri du cœur, de l’âme, de l’estomac. Ma-man, deux syllabes. Avec, parfois, petite pause entre les deux : ma…. man. Ma, la mienne. Oui, la tienne. Maman, prononcé mille, dix-mille, cent-mille fois. Appel du petit enfant qui a faim. Du grand enfant qui a peur. Maman, avec ton (ai)M(e) majuscule, car symbole universel d’amour. Maman, premier lien de vie, première odeur, premier regard.
Je les vois, toutes ces mamans. La mienne, celle de ma fille, de mon neveu. Tu les vois aussi. Peut-être en es-tu une toi-même. Je vois leur dévouement, leur capacité au sacrifice. Elles m’impressionnent. Souvent, rien n’est simple pour elles – car, il me semble, la société n’a pas tout à fait compris le rôle essentiel qu’elles jouent. Ce sont les architectes de nos civilisations. Des reines de courage, mais sans couronne, ni dragons (quoique, parfois…), ni miroir magique pour les flatter (surtout le matin, lorsque bébé a fait des vocalises toute la nuit). Derrière chaque réussite, chaque progrès accompli par l’humanité, il y a une maman. Deux bras précieux, pour consoler, féliciter, apaiser.
7 comments
Comment by Marine
Marine janvier 22, 2020 at 8:43 am
Magnifique texte !
J’adore votre façon d’écrire et c’est très realiste !
Comment by alexandre marcel
alexandre marcel février 15, 2020 at 8:27 pm
Merci beaucoup 🙂
Comment by Elodie
Elodie janvier 26, 2020 at 4:38 pm
Bonjour
Vous m’avez beaucoup émue , merci pour ce moment !
Bonne continuation
E
Comment by alexandre marcel
alexandre marcel février 15, 2020 at 8:27 pm
Merci beaucoup Elodie 🙂
Comment by Julie D
Julie D janvier 29, 2020 at 9:00 am
Bonjour et merci pour cette douceur. Touchée….je pleure ….
Comment by alexandre marcel
alexandre marcel février 15, 2020 at 8:28 pm
Merci, vous m’avez touché aussi avec votre commentaire 🙂
Comment by Mélanie Vieira
Mélanie Vieira juillet 4, 2022 at 9:55 pm
Touchée… Votre plume (pas de jeu de mot, vous avez très bien choisi votre nom 🙂 ) n’est plus à démontrer. Ce texte est presque un poème. Merci infiniment.