On fait de notre mieux !
novembre 25, 2021
Elles viennent de partout. Les injonctions, les leçons, les recommandations. Elles viennent des réseaux, des magazines, de la famille, des amis, des collègues. Parfois nues, abruptes : « Ne fais pas ça, sinon… » Parfois enrobées comme des petits bonbons bien acides dans leurs sachets : « Tu sais, j’ai lu que… après, tu fais ce que tu veux… » Pas besoin d’être parents pour en souffrir. Il suffit d’être un petit peu en dehors des clous, des standards que la mode, la science, la morale du temps présent imposent. « T’as pas un peu grossis ? Tu as essayé la methode machin ? » Tout le monde y passe. Ou presque.
Ce qui est nouveau, quand on devient parents, c’est l’ampleur. À peine bébé est-il né (d’ailleurs, ça commence même pendant la grossesse), que les « conseils » fusent. « Laisse-le pleurer, il fera ses nuits plus vite. » « Du rose… pour un garçon ? » « Il est mal mis dans son écharpe, fais gaffe il va s’étouffer. » « Tu utilises des couches jetables ? Mmmm… » Et ça ne s’arrête jamais. Jamais.
Parfois, ce ne sont pas des injonctions, mais des faits. Des vérités scientifiques, qui nous mettent face à nos façons d’agir. Par exemple, il est prouvé qu’un tout petit ne fait pas de caprices. Il est pris dans des tempêtes émotionnelles, provoquées, entre autre, par l’immaturité de son cortex prefrontal. Mais toi, tu as vraiment l’impression qu’il fait un caprice. Et ces hurlements… ce déchaînement incontrôlé de colère… tu sais qu’il faut l’accueillir, aider ton enfant à poser des mots dessus. Mais tout ce que tu as envie de faire, c’est d’hurler à ton tour. Et tu finis par hurler. Et tu t’en veux.
Ne mets pas la télé, c’est mauvais pour son développement. Oui, mais tu as mis la télé. Tu voulais être tranquille, quelques minutes.
Fais des repas équilibré, c’est important pour sa croissance. Pâtes au ketchup, 3 jours de suite.
Ne cède pas, apprendre la frustration fait partie de son développement. Tu as cédé, tu lui acheté son jouet, tant pis, tu ne supportais plus de l’entendre hurler.
Nous ne sommes pas des mauvais parents.
Nous sommes des parents, c’est tout.
Et on fait de notre mieux.
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