Non, les garçons ne sont pas naturellement meilleurs en math et les filles plus douées en pouponnage

Aujourd’hui (n’en déplaise à John Gray et son fameux livre « Les hommes viennent de Mars… »), la science a prouvé qu’il n’existait aucune prédisposition particulière liée au sexe. À la naissance, hors activités liées au contrôle des fonctions reproductives, les cerveaux des filles et des garçons sont équipés de la même façon ! Rien ne destine biologiquement les premières à être de parfaites fées du logis (sous prétexte, par exemple, qu’elles sauraient mieux chercher dans les placards), comme rien ne destine les seconds à devenir cosmonautes ou joueur de foot.

Ce que la science moderne a également montré, c’est l’extraordinaire plasticité du cerveau humain, notamment au cours des premières années de vie. Les expériences vécues par les petits vont avoir des conséquences gigantesques sur leur développement neuronal. Si les garçons sont perçus comme plus forts en maths, c’est que, dès leur plus jeune âge, ils sont orientés vers des activités développant ces capacités – jeux de construction, de logique, etc. De même que les filles, orientées vers les jeux dits « symboliques » (jouer à la marchande, à la maman, etc.), semblent maîtriser plus tôt le langage et l’écriture.

En d’autres termes, les études qui semblent corroborer l’existence d’écarts innés entre hommes et femmes sont menées sur des individus dont le fonctionnement cérébral a déjà été façonné par divers apprentissages.

Il faut donc renverser la table : ce n’est pas parce que les garçons sont forts en géométrie qu’on leur achète des jeux de mécanos, mais parce qu’on leur achète de tels jeux qu’ils développent certaines appétences et compétences.

Ne faisons pas injure au potentiel de nos enfants en l’amputant de nos préjugés d’adultes, et offrons-leur des expériences aussi riches et variées que possible. Ainsi, chacun trouvera la voie qui lui est propre, armé(e) de l’inconditionnelle confiance que nous nous lui aurons accordée.